Billets qui ont 'Anderson, Wes' comme nom propre.

Metz

Demain déplacement pro. Comme je n'ai pas envie de me lever aux aurores pour arriver gare de l'Est à sept heures, j'ai décidé d'y passer la nuit. J'ai dormi comme une bûche dans le TGV, avec toujours l'angoisse: ai-je ronflé (peut-être), ai-je bavé (non).

Hôtel, cinéma, Asteroid city. Je pense à Six Personnages en quête d'auteur et à Picasso, qui ne dessinait plus, ne peignait plus, ne traçait plus que quelques traits, arrivé au bout de ce qu'il avait envie d'exprimer, épurant encore et encore, minimaliste jusqu'à la disparition.

Même chose avec Jarmusch, les frères Coen, Anderson: de moins en moins de récit et de personnages, de plus en plus d'images et de simplification, menant pour eux à la caricature: The Dead don't die, Avé, César!, et pour Anderson French Dispatch et maintenant Astéroid City: des images, de la couleur, une graphie à la limite de la bande dessinée.

Je sors du cinéma trop tard pour trouver un restaurant ouvert et échoue au McDo près de la cathédrale. Une serveuse ressemblant à Anna Kendrick, tirée à quatre épingles malgré la chaleur et l'heure tardive, semble sortie tout droit d'un film américain.

Ni pluie ni orage. Eclairs dans le lointain.

Melun

Retournée à Melun pour la première fois depuis longtemps. Je suis profondément touchée par l'accueil qui m'est fait là-bas, j'y trouve une douceur dont je me demande si elle est due à l'éloignement de Paris; si c'est la Défense, l'environnement de travail ou de classe sociale, qui fait qu'à Neuilly, tout est imperceptiblement agressif, dans des rapports de pouvoir, de positionnement, dans la comparaison permanente…
Est-ce que j'exagère? (non, je ne crois pas. Mais peut-être y suis-je plus sensible que d'autres.)
Mais à quoi cela est-il dû?

Sur l'eau. Toujours de nouveau l'émerveillement. Mais comment vit-on sans connaître ça, l'union de l'eau et du ciel entre les arbres?

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Agenda
- Je regarde Limitless pour endiguer mon laisser-aller. J'adore le moment où ayant pris une drogue qui déculpe ses facultés mentales, le héros… range son appartement! (Bon, pour endiguer mon laisser-aller, je ne me suis pas juste zonée devant un film de plus, j'ai pris les récurrents travaux de couture, boutons, ourlets qui se défont, accrocs, etc.)
- Passage impromptu des beaux-parents. Je ne préviens pas H. parti en réunion pré-électorale, afin de ne pas l'obiger à choisir entre sa réunion et ses parents. Mes beaux-parents font des choix qui me paraissent toujours un peu étranges, comme prendre un hôtel à Courbevoie pour faire des courses dans un magasin d'usine alors qu'ils habitent près de Châlons.
- Je télécharge le plus ancien des Wes Anderson sur l'Apple TV. Assez ennuyant durant les vingt premières minutes que j'ai regardées. (Tête brûlée. C'est drôle d'y rencontre Owen Wilson que je viens de voir dans la bande annonce de Minuit à Paris précédant Limitless. Ce n'est pourtant pas un acteur si courant).

Deux fois Wes Anderson

Nous sommes retournés voir en famille The grand Budapest Hotel (je dis retourner car j'y étais allée mercredi avec Patrick (d'ailleurs j'en profite pour lui dire deux mots du début : un écrivain, le premier narrateur, nous explique qu'il est inutile pour un écrivain d'avoir de l'imagination: dès qu'il est su qu'il raconte des histoires, les gens lui apportent leurs histoires.)

Film beau, au sens premier: beauté des images, des décors, des costumes, des paysages, des hommes, de la jeune fille.

Film drôle, ludique, allègre, Tex Avery ou Charlot dans un pays imaginaire, Zembla ou Zubrouwska ou Caronie.

Histoire simple, un amour, un meurtre, un héritage, une évasion, mais tout cela très vivement mené, avec de nombreux rebondissements, à la fois logiques et imprévisibles.

Une merveilleuse utilisation de la musique et de la poésie, une caméra fixe quand les sujets traversent (souvent) l'écran de gauche à droite et de droite à gauche, une image en travelling quand le déplacement traverse l'écran verticalement.

Et puis, devant la brochette d'acteurs de ce film, on se dit que ce doit être une joie de travailler avec Wes Anderson, que tous doivent lui dire oui, même pour un tout petit rôle.



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Agenda
Passé à la Fnac. Didier Goux sur les tables. Acheté Pereira prétend (pour le prêter), Mathématiques congolaises, L'art du zen et du tir à l'arc.
Fait l'erreur de nous éloigner des Halles pour dîner dans une brasserie =>rentrés bien trop tard, fatigués, une partie du bénéfice de la joie emmagasinée évaporée.
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